Une expo consacrée à Monique Leyrac au Musée des communications et d'histoire de Sutton, par Isabel Authier, La Voix de l'Est




Richard Leclerc savait que Monique Leyrac habitait Sutton depuis plusieurs années. Ce n’est pourtant que le jour du 90e anniversaire de la grande dame qu’il a trouvé le courage d’aller cogner à sa porte, un bouquet de fleurs à la main, pour lui demander si elle acceptait qu’on lui rende hommage au musée de Sutton. Ce matin de février 2018, elle avait tout simplement répondu « Pourquoi pas ? » en souriant. Au lendemain du décès de la chanteuse, Richard Leclerc confirme qu’une exposition aura bel et bien lieu l’été prochain.
« Je devais aller la rencontrer cette semaine pour lui parler de l’expo... Mais fort malheureusement, le sort en a décidé autrement », laisse entendre le président du Musée des communications et d’histoire de Sutton.
« Elle avait choisi de vivre à Sutton pour se retirer. Elle a dit qu’elle voulait qu’on se souvienne d’elle comme d’une bonne chanteuse et non pas comme d’une vieille chanteuse », mentionne M. Leclerc en faisant référence à la biographie Le roman d’une vie publiée en avril dernier par François Dompierre au sujet de celle qui était née Monique Tremblay.
C’est d’ailleurs lors de ce lancement qu’il a fait la rencontre de la fille de Mme Leyrac, Sophie Gironnay. La principale intéressée n’avait alors pas la force d’être présente à l’événement.
Mme Gironnay et M. Leclerc s’étaient revus il y a deux semaines pour commencer à préparer l’exposition. « Dimanche, quand j’ai appris la triste nouvelle, j’ai écrit à Sophie pour savoir si on allait de l’avant. Elle m’a répondu : “On la fait, c’est sûr.” J’ai trouvé ça encourageant. »
Le titre est même déjà choisi. Comme un clin d’œil à une chanson de Plamondon que Monique Leyrac avait interprétée, l’exposition s’intitulera C'est ici que je veux vivre.
L’homme qui, par le passé, a remis en lumière Jehane Benoit, Sol, Pierre Falardeau, Gerald Bull et les Canadiens de Montréal, dispose donc de quelques mois pour apprendre à mieux connaître la vie et la carrière de celle « qui rêvait d’abord de jouer au théâtre avant de chanter ».
« Je lis son autobiographie et la biographie de Dompierre, qui me servent de point de départ. J’irai chercher des vidéos dans les archives de Radio-Canada et des photos. Je souhaite aussi exposer quelques vêtements qui lui ont appartenu. Grâce à sa fille Sophie, j’aurai forcément accès à sa maison pour obtenir quelques artéfacts. Dans toutes les expositions, j’aime aller chercher des facettes moins connues de leur personnalité. J’essaie de sortir de ce que tout le monde sait sur eux. Monique Leyrac, par exemple, jardinait beaucoup. Elle aimait la terre, elle aimait planter et cueillir. C’est un point intéressant chez elle. »
Ce dernier rappelle d’ailleurs que malgré son statut, Monique Leyrac avait la réputation d’être fort effacée. Lorsqu’elle quittait son antre pour aller au village, c’était toujours en toute discrétion. « Ce n’était pas quelqu’un qui cherchait la notoriété. »
L’exposition devrait être accessible à compter de la Fête nationale. Richard Leclerc invite les gens à le contacter au 514-891-9560 s’ils possèdent des objets ou des souvenirs liés à l’artiste.
Funérailles nationales ?


En qualifiant Monique Leyrac de l’une des plus grandes chanteuses du Québec, Richard Leclerc évoque par ailleurs la possibilité de lui offrir des funérailles nationales.
Lundi, sans attendre, il a joint le bureau de la députée provinciale de Brome-Missisquoi, Isabelle Charest, pour lancer l’idée. Il attend maintenant des nouvelles. Selon lui, l’artiste possède plusieurs critères qui la rendent admissible à de tels honneurs. « On va travailler là-dessus. »

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